CR La France à la Nage, à Paris

2 juillet 2016

Cette année La France à la Nage organise une petite sauterie sur Paris. Au menu, quelques épreuves allant de 2 à 5 km, avec ou sans palmes dans les bassins du côté de La Villette.

J'ai décidé de m'inscrire, un peu sur un coup de tête. Il y a quelques années un 10 bornes dans la Seine avait été évoqué. Ça ça aurait été géant. Mais bon, 5 km, même en bassin, c'est déjà bien.

Initialement le temps limite devait être de 1h30. Tendu pour moi, au meilleur de ma forme je crois que je dois pouvoir rentrer en 1h45, en pratique au Défi Monte Cristo j'avais mis 1h50 donc même 1h45, ça reste à prouver. Mais bon, 1h30, ça passe pas, sauf à *vraiment* progresser. Bon, je me suis inscrit quand même. Entre temps le temps limite passe à 2h. Ouf.

Souvenir
Allez hop, un nouveau bonnet pour aller à la piscine, il me rappellera de bons souvenirs.

Le jour du départ, avant de partir de chez moi, je jette un coup d'oeil rapide sur Facebook sur la page de la course et je vois un post "C'est bon, l'eau est propre et chaude, même pas besoin de la combi". Et là, je ne sais pas ce qui me prend (parfois, je suis un peu con) je me dis "oh, ben oui tiens, la combinaison, c'est superflu, elle doit être bonne". Je rappelle juste les faits, on a eu un mois de mai et un mois de juin pourris, il n'y a strictement aucune, mais vraiment, aucune, chance que l'eau soit trop chaude pour s'y baigner en combinaison. Je ne sais pas quelle était sa température réelle, mais on était clairement plus proche de 18 degrés que de 24.

Bon bref, tout cela, je me le dis *une fois que je suis sur place* donc il est trop tard pour rentrer chez moi chercher ladite combi, qui m'attend dans son placard, bien propre et bien sèche. Donc j'ai mon slip de bain, mes lunettes et mon bonnet, et vas-y que rien qu'en marchant les 1 km pour remonter le long du canal, je me dis "ouh la, dis-voir, ça va pas être un cadeau cette baignade".

Briefing rapide. OK, on fait un bout droit de 1 km, et ensuite 4 tours de 1km dans le bassin en face l'arrivée. Comment ils comptent les tours ? C'est simple, on compte pas, c'est notre bonne foi qui garanti le bon kilométrage. J'aime cet état d'esprit.

Tout le monde saute à l'eau. Moi qui suis toujours en train d'hésiter à plonger dans une piscine à 27 degrés, là, faut que je motive un bon coup. Facile, tu sautes, une fois que t'es dedans t'es foutu tu peux plus sortir.

La vache, elle est pas chaude.

Heureusement, le départ est lancé très rapidement. Bon, dès que j'agite les bras, ça va mieux. Ouf. Au début ça cogne un peu, mais rapidement je trouve ma place. Je jette un coup d'oeil derrière moi : je ne suis pas le dernier. OK la masse du peloton est devant, mais y'a quand même des candidats derrière. À ce stade je nourris l'espoir secret de rentrer en 1h45 ou 1h50. Sur le papier, ça passe. Mais... faut toujours se méfier des temps sur le papier. Ce qui compte, c'est le terrain, le reste, c'est de la littérature.

Premier kilomètre. OK, on est dans le grand bassin, plus que 4 tours.

Et là, les amis, je me dis que ça va pas être facile. Je fais un tour. Je suis donc à 2 km. Tout cela m'a pris 44 minutes. Et je suis congelé. Le deuxième tour (troisième kilomètre) achève ma frigorification. Il pleut. Bon, remarquez, on s'en fout, je suis déjà mouillé. Mais niveau ambiance, ça "fait" froid. Et puis c'est le soir. 19h00. Le soleil, même s'il est encore assez haut, décline.

Troisième tour. Là, c'est clair, je m'endors. Je sens que je ne nage pas vite. Mais rien à faire, j'ai les mains engourdies, et surtout une p*tain de crampe qui menace au mollet droit. Je dois aussi ralentir pour pisser, avec le froid c'est terrible, j'ai la vessie qui déborde. Je bricole une brasse et essaye de me relaxer pour mieux me libérer. Un canoë se rapproche de moi "ça va monsieur ?". Ouais ouais, ça va, merci. Je lui explique mon cas, arrive enfin à résoudre mon soucis logistique, et c'est reparti.

Au demeurant, l'eau est assez propre.

Et là, arrive, enfin, le dernier tour. J'avoue qu'il faut une bonne dose de motivation pour s'y lancer car l'arrivée est à 15 mètres sur ma droite, et vu que les premiers m'ont mis deux tours, ça fait belle lurette que mon classement ne tient qu'à ma bonne foi. Mais, évidemment, je continue. Il me reste un peu plus de vingt minutes pour boucler la boucle.

J'ai désormais une escorte quasi privative de canoës. Bon, la bonne nouvelle, c'est qu'il ne peut plus rien m'arriver d'affreux, j'aurais un malaise maintenant, y'a trois gaillards qui peuvent s'occuper de mon cas. Sur la dernière ligne droite, ils me demandent de bien serrer à droite. "On va réouvrir la circulation". Ah... bon... Oui, en effet, je jette un oeil derrière moi, le hord-bord des pompiers est à 50 mètres à tout casser.

Je finis (enfin!) par sortir de l'eau. Je suis bien sonné, bien glacé comme un esquimau. Je fonce récupérer mon sac, un des organisateurs, super sympa, me frictionne énergiquement le dos, j'enfile mon pull direct sur la peau mouillée, trop froid, pas le temps d'attendre de sécher !

Au final, la ballade m'a pris un peu plus de 2 heures et 3 minutes, avec une splendide place d'avant-avant-dernier. Merci à l'organisation de nous avoir laissé finir quand même, au delà du couperet officiel des 2 heures, c'est sympa de leur part, bon esprit.

Si j'avais à changer quelque chose ? Je prendrais ma combi bordel, comme l'ont fait 99% des participants ! Dans la catégorie "grosse nouille", on peut le dire, j'ai frappé fort.

Pendant ce temps, Jean-Paul a fini sur le podium, manifestement bien classé dans sa catégorie d'âge.

En conclusion, La France à la Nage, c'est bon, mangez-en !

Et j'espère que la Transpyrénéa je serai moins tarte au niveau de la logistique, parce que là, ça ne pardonnera pas.

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Mis à jour le vendredi 15 juillet 2016.