CR Raid 28

Une équipe de vieux routiers

Bon, le Raid 28 j'y étais déjà allé plusieurs fois, cette fois-ci je m'étais dit que j'allais faire découvrir la discipline à des amis, qui, eux, ne l'avaient jamais fait. Au final l'équipe est composée de :

  • Emmanuel Conraux
  • Claudine Auxionnat
  • Moi-même

Nom de l'équipe "À l'Est, du nouveau", car mes compagnons de routes, donc, en arrivent tout droit, de l'Est. Manu est un (ultra)triathlète avec un palmarès long comme le bras, Claudine a le même genre de pedigree, mais à la marche. Car oui, Claudine ne court pas, elle marche. Je juge, au pif, que ça va passer niveau horaire car sur le Raid 28 on ne court pas très vite, et en revanche, Claudine, elle, quand elle marche, avance comme un avion.

Départ
Briefing d'avant course, ambiance cosy.

Je suis officiellement orienteur, mes deux camarades n'étant (pour l'instant) pas hyper aguerris à cet exercice. On part tranquille, ambiance conviviale, je décide de zapper les quelques balises bleues optionnelles du départ, de toutes façons c'est pas là que ça se joue, je préfère assurer le coup.

On s'engage donc dans la forêt. Petite montée tranquillou, balise poinçonnéee, jusqu'ici tout baigne.

Au bout d'une heure ou deux, les autres équipes nous rattrapent. Ils ont fait la mini spéciale du départ mais en contrepartie ils courent et nous, nous marchons, ça fait "un partout".

Je me dis que quand même on n'avance pas bien vite mais on reste dans les temps et je le sais, Claudine ne ralentira pas.

Manu a le chic pour trouver les balises, cool, il en repère une bien planquée dans un recoin, on est au top.

Contrôle
En plein dans le jus. De la nuit, des cartes, des bénévoles sympas. Que demander de plus ?

Sur ces entrefaits, la nuit tombe. Et avec elle, un petit froid commence à s'installer. Pas dans l'équipe le froid, juste... dehors, il fait froid. C'est pas l'horreur, on a connu pire sur cette course, mais tout de même. Ah oui, j'oubliais, nous sommes partis de jour, on teste en effet la formule "ultra" Raid 28 avec départ et arrivée 16h00, soit 24h de course max. Je me demande combien de temps il faudra à Papy Turoom pour comprendre que le Raid 28 devrait durer... VINGT-HUIT heures, avec donc un départ samedi midi et une arrivée dimanche 16h00. Va falloir un peu de temps mais il y viendra, je pense.

Manu va chercher sa première balise "dans la flotte". J'apprendrai plus tard que c'est mon papa, lui-même, qui l'a posée, celle-là. Bon, ben voilà, il a les pieds mouillés le Manu ;)

On continue, Claudine est frigorifiée, elle s'emmitoufle dans sa couverture de survie. Pas certain que ce soit très efficace, mais si elle est mieux ainsi...

On croise désormais des concurrents des autres distances, en particulier des équipes de cinq sur le Raid "normal". Ceux qu'on croise, et en particulier ceux qu'on double (ça existe !) je ne donne pas cher de leur peau à l'arrivée, car nous sommes déjà bien ric-rac au niveau du temps limite. Et je table sur le fait que nous allons être "très réguliers" donc ne pas trop ralentir à la fin. Tout le monde ne peut peut-être pas en faire autant. Enfin, ce que j'en dis...

Je nous plante royalement dans la forêt, pourtant ça avait pas l'air dur sur le papier, mais j'arrive à improviser un "tout droit" un peu cavalier. Allez, on aura eu notre épisode "traversée à l'arrache dans les sous-bois", nous récupérons le parcours "officiel" un kilomètres plus tard, on a du perdre 20 ou 30 minutes. Ce n'est pas la fin du monde, et puis ça pimente l'aventure.

Arrivée
Ah, le 91, quel beau département. L'arrivée à Bures, c'est toujours une réussite.

La nuit est difficile. Manu dort debout. Je ne plaisante pas, il dort littéralement. Tout en avançant. Dans la boue. Impressionnant. Certes il a ralentit, mais il avance toujours. Mystique. De son côté, Claudine en bave un peu avec toute cette bouillasse (heureusement, ce n'est pas l'année la pire), elle qui a l'habitude de marcher sur circuit ou sur route goudronnée. La pose du pied n'est pas la même. J'ai peut-être été un peu rude en l'emmenant direct sur ce format d'épreuve, mais ma foi, elle s'en tire très bien. J'espère juste qu'elle ne m'en voudra pas ;)

Je perds mon deuxième stylo, Idispensable le stylo, pour noter des trucs sur la carte. Mais bon, j'en ai pris trois, alors il m'en reste un. Mais attention Christian, gare, ne perd pas le dernier !

Il faut dire que moi aussi, je suis un peu fatigué, j'étais à Across The Years il y a deux semaines, et j'ai à peine récupéré. Finalement, je crois que ça m'arrange que les deux autres baissent un peu le rythme, j'aurais été bien embêté si on avait avancé beaucoup plus vite.

Dis bonjour au micro
J'ai déjà vu ce reporter quelque part...

Le jour se lève, et Manu récupère, magiquement, des forces. Il est comme moi, le soleil le dope. Claudine, en revanche, est dans le dur. Je lui donne un peu de bouffe, j'en ai gardé exprès en réserve, me doutant du truc : elle n'a pas encore l'expérience des courses en autonomie, et a un peu largement tapé dans ses réserves pendant la nuit. Sa couverture de survie, partie en lambeaux, rend définitivement l'âme.

À un moment, j'expédie mes deux équipiers droit sur la route pendant que je fais le détour par le chemin pour aller poinçonner. C'est stratégique, car en terrain accidenté nous sommes juste un poil trop lent, on risque de rater le temps limite, ce serait dommage !

Puis, un peu plus loin, c'est toute l'équipe que j'envoie sur la route. On prend un raccourcis, on zappe le tour par le haut de Chevreuse, la montée sur le plateau et tout le tralala. Et nous ne sommes pas les seuls à avoir troqué une montée laborieuse sur un chemin pourri contre un bout de trottoir et piste cyclable bien large, où Claudine peut sans problème trouver son rythme. C'est la mort dans l'âme que j'ai pris cette décision, mais j'ai vu le moment où, si on tentait le parcours complet, on allait à la disqualification. On a perdu plein de balises vertes (les obligatoires...) tant pis, ce sont des choses qui arrivent.

Et puis arrive la fin du parcours. Je commence un peu à connaître Bures et ses environs, et donc le final n'est pas de tout repos. Mais en même temps très sympa car on croise toutes les équipes qui visent le "16h à Bures", ça fait un bien fou de voir tous ces gens à force d'avoir été seuls dans la nuit. Je croise l'Electron, Alex Forestieri, bref, les suspects habituels.

Et enfin, nous nous pointons à Bures, dans le temps imparti. Il nous manque des balises vertes, on sera classés bon derniers, mais l'essentiel est là ; on a fini, ensemble, dans les temps, et je crois (j'espère) qu'on s'est bien marrés.

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Mis à jour le samedi 22 août 2015.