CR Marathon de Paris

Préparation un coup oui un coup non

Bon, j'ai vraiment tourné autour du pot avant ce marathon de Paris. Après le Raid 28 et les 24h de Bourges je suis un peu... rincé. Beaucoup de mal à faire du travail de vitesse, et je le sens, la vitesse, j'en manque. J'ai bien tenté, au mois de mars, d'en faire un peu, mais je sens la mécanique qui est grippée, je ne sais pas pourquoi mais tout mon corps me le dit, me le hurle : "vas-y mollo mec, sinon ça va péter !". Donc, j'y vais cool. Mais ce n'est pas la meilleure prépa pour un marathon. Jusqu'au dernier moment j'hésite. À la marche ou à la course ? À la marche je pourrais tenter un moins de 4h30. Peut-être moins de 4h00, soyons fous !

Et puis le week-end une semaine avant la course, je fais une sortie avec ma fille (elle en vélo, moi à pied) à l'entraînement, et là des petites ailes me poussent dans le dos. La forme revient ! Pas d'excuse donc, je dois y aller, je vais tenter, aller, on va dire un moins de 3h, peut-être, soyons-fous, battre mon record personnel ? Je n'ai rien à perdre de toutes façons, c'est un objectif mineur dans ma saison, on va bien voir ce qu'on va voir.

Petit couac à l'inscription, j'étais convaincu d'avoir un dossard préférentiel (formellement, j'y ai droit) mais en fait j'ai juste un "objectif 3h", j'essaye d'échanger au comptoir mais il me faut une preuve que j'ai fait moins de 3h l'année d'avant. Mais c'est facile dis-je au monsieur, c'est à Paris que je l'ai faite, ma marque ! Sauf que... impossible de trouver le résultat sur Internet, en interne ils ne l'ont pas, je reste avec mon sas 3h00-3h15, aller ça ira bien comme ça au pire je perds quelques secondes ça change pas grand chose. Notez ce détail, vous verrez plus tard il a une importance.

Départ

Météo idéale, on descend les Champs Élysées, tout baigne. J'ai stressé comme un débutant avant le pang du départ, c'est bon signe.

Petit détail qui fâche : je n'ai réellement aucune idée de l'allure que je dois adopter. Je n'ai pas eu le temps de caser une vraie prépa marathon. Je me sentais faible et scotché au bitume pendant des semaines, mais finalement il y a 8 jours j'étais bien. Alors, que faire ?

Ben, je fais un peu au pif. Les fanions "3 heures" sont juste devant moi en point de mire. Je me dis que je vais voir si je les rattrape, et après on verra.

Je zig-zague un peu dans la foule qui court, et je les rattrape.

Trouver son rythme

Je les passe même. Lentement, mais sûrement. Les dix premiers kilos en environ 40 minutes. Je me sens bien. Je suis vachement impressionné, j'arrive à faire du 15 km/h ! Inespéré. Un instant je me dis "hé ho Christian c'est trop vite tu vas dans le mur tu vas te planter comme à chaque fois, au km 25 !". Mais je l'ai déjà dit, je suis bien. Alors je continue.

Et comme il n'y a pas de miracle dans la vie, aux alentours du km 25 ou 30, comme à chaque fois (il faudrait que ça me serve de leçon mais apparemment, celle-là, j'ai du mal à l'apprendre) mon rythme faiblit. Pas de "mur" comme on en parle dans la littérature, mais juste un ralentissement, inexorable et assez agaçant, je dois dire. Désagréable aussi, car je sais exactement par quoi je vais passer : 15 km de lutte contre l'enlisement, les jambes dures, le souffle court, avec, pour ne rien gâcher, les fanions "moins de 3h" en embuscade derrière.

Ne rien lâcher

Donc, je continue la mission. Vers le km 39 ou 40, le premier fanion "3h" me double. Je me dis que comme je suis parti derrière, c'est pas mort, j'ai encore une minute trente de rab', peut-être. Vers le km 40 ou 41, le dernier fanion "3h" me double. Je me dis que comme je suis parti derrière, c'est pas mort, j'ai encore trente secondes de rab'.

Je continue jusqu'au bout, j'y crois, allez, sur un malentendu, moins de 3h, ça peut passer, je pousse larorieusement jusqu'à la ligne d'arrivée. C'est certain j'ai fait 2h59m50s ou 3h00m10s, mais je suis pas loin de la fameuse "barrière des 3 heures".

Dans le métro sur le chemin du retour, je suis curieux de savoir combien j'ai mis, en vrai. J'attends les résultats sur Internet. Enfin à la maison, je me connecte et j'apprend le résultat. 3h00m01s. Sans déconner ? C'est une blague ? Je relis le truc 10 fois, mais non c'est bien moi, je viens de rater cet objectif symbolique de seulement une seconde ! Enfin, plutôt deux car pour aller au formel "moins de 3h, strictement" il m'en manque deux. De dépit, je m'inscris à l'édition de l'année prochaine, je ne peux pas en rester là.

À part ça mes collègues de boulot qui ont tenté l'aventure ont tous atteint leurs objectifs respectifs, et ça c'est une bonne nouvelle. Bravo m'sieurs-dames !

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Mis à jour le samedi 22 août 2015.