CR BRM 400k Laval

26-27 avril 2014

La semaine dernière, j'étais à Saint-Fons pour un 24h pédestre, qui s'est bien passé. Ce WE, le dernier d'avril, je m'attaque donc à un petit brevet cyclo de 400k à Laval. Sur le papier c'est un peu gonflé, mais il y a un "truc". Je n'ai aucune pression sur ce brevet. Si je rate, j'ai un 600 prévu en juin, et de toutes façons je suis là uniquement pour, éventuellement, maximiser mes chances d'être dans la liste des premiers inscrits à PBP 2015. Pas de stress.

Mon plan : je pars de la maison à midi, je roule là-bas et suis sur place vers 15h00, je roule entre 16h00 et 12h00 le lendemain, et sur ces entrefaits je reprends la route dans l'autre sens. Sans me presser. Si je peux faire mieux que 20h, tant mieux, sinon tant pis. Il faut savoir que depuis le tour d'Irlande je n'ai pas sorti mon vélo de sa housse. 7 mois d'arrêt. Entre temps j'ai roulé avec mon Brompton, juste les 11 km qui me séparent de mon lieu de travail, 11 le matin, 11 le soir, en moyenne 90 bornes / semaine car parfois je ne prends pas le vélo. Je n'ai pas beaucoup roulé, en revanche j'ai bien couru, donc j'ai "la caisse" comme on dit, mais probablement, je n'ai pas de jambes.

Départ

Mon Brompton
Je n'ai pas roulé avec mon carbone de toute l'année. Mon entraînement cycliste consiste en des trajets boulot, que je fais avec ce magnifique pliant. Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est un vrai vélo, avec vitesses, éclairage, selle cuir et tout le confort moderne. Sur la photo, il a environ 9000 km. Ce n'est pas avec ce vélo que j'ai fait le brevet, mais il faisait tellement moche (météo) que je n'ai pris aucune photos pendant ce 400.

Départ finalement très calme. Ici, on trouve du vieux routier. Quelques jeunes, mais pas tant que ça, et dans l'ensemble, ne tournons pas autour du pot, les gens ici me donnent la ferme impression, tout comme moi, de viser l'inscription à PBP. Il y a du client sérieux, untel connaît très bien Richard Léon, tel autre mentionne un coureur qui a 12 PBP dans sa besace. Le rendez-vous des junkies du kilomètres, je suis certainement un des moins gros rouler du tas. En cours de route, je dirais à un autre participant que j'ai 1500km depuis le 1er janvier. C'est faux, je viens de vérifier, j'en ai 600. Hum. Tout ça pour dire que ça roule très cool sur 5 km, puis ça appuie un peu, et je me lasse très très vite. Au bout de 30 ou 40 bornes, j'en ai ma claque de sucer les roues, c'est compliqué, il faut que je concentre, tout ceci m'emmerde profondément. Je dois devenir misanthrope, je crois que je préfère rouler seul. Alors je laisse tout ce beau monde filer devant, et je me cale tranquillou à mon rythme, tout seul derrière.

Je pensais me faire rattraper mais non, je reste résolument seul. J'avais bien identifié Papou sur son vélo couché dans le peloton de départ, mais là il est derrière moi, et j'avoue que je n'ai pas spécialement envie d'attendre, plus vite ce sera fait, mieux ce sera. J'enfile mon k-way 3 km avant le 1er contrôle. Il pleut. Et la météo ne s'annonce pas clémente. On a eu un coup de chaud au départ, mais les prévisions ne sont pas optimistes. Et elles ont raison. Je crois qu'il a plu quasiment sans discontinuer. Heureusement pour moi, l'Irlande m'a blindé, tant que l'eau n'est pas trop glacée, je m'en accommode.

Nuit magiiiiique

Réparation
Bon, comme je le disais, aucune photo du brevet. Mais ici, un détail de la réparation épique de mon Brompton, ayant cassé l'axe qui sert à l'articulation / suspension, j'ai du le remplacer, dégommer l'ancien à la perceuse, ça m'a bien pris deux heures. Mais, il roule à nouveau. Brave bête.

Mes lampes sont vraiment pourries. J'en ai marre. Tiens, hier, j'ai fini par commander, après toutes ces années, la roue avant avec dynamo SON, le phare B&M qui va bien, tout ce que j'ai sur *tous* mes vélos, sauf celui avec lequel je fais les brevets. Cherchez l'erreur.

Bon bref, il fait nuit. Je suis relativement seul. Peu avant la tombée de l'obscurité, j'ai réussi à attraper un café dans une crêperie, j'ai le plein d'eau, dans les bidons, et sur la gueule.

Villaines La Juhel. Mais? Mais? Je le connais ce bled! C'est sur le retour de PBP! Comme un boulet, n'ayant rien préparé sur ce brevet (enfin si, j'ai imprimé le parcours et chargé la trace GPS dans mon Garmin, mais ça s'est arrêté là, je n'ai pas *regardé* le parcours) je découvre sur place que le parcours passe par des "hauts lieux du cyclotourisme" et de la longue distance ;)

Contrôle surprise. Il y a du quatre-quarts et du café. Chouette!

Ça ne s'annonce pas trop mal. C'est sans compter la fatigue. Je paye le 24h de la semaine précédente. On n'enchaîne pas les nuits blanches comme les perles sur un collier en toute impunité. Je suis un zombie. La pluie n'aide pas. Je n'avance pas et surtout je dors sur ma selle. Zzzzzz. Premier avertissement, le fossé côté gauche m'informe que je lui roule dessus. Oh merde. Je cherche un endroit pour faire un somme. Je dors un petit peu, la petite demi-heure qui va bien. Je n'ai pas mis de réveil. En effet, j'avance lentement mais j'ai tout de même de la marge avant de taper les 27 heures du temps limite, donc pas de pression, je me réveille quand je suis reposé, na!

Après cette pause, un cyclo me rattrape. On cause un peu. Il essaye de me vendre le 600k Laval. Oui mais c'est que bon, je ne suis pas non plus de la région moi, ça me fait quand même une trotte d'autoroute pour venir par ici. Il est très sympa, on cause on cause, et je ne vois pas le temps passer. Sauf qu'il roule trop fort pour moi. Je le laisse filer.

J'attends le lever du jour. Il y a deux contrôles rapprochés, espacés de 30 bornes. Au premier (Chateauneuf) je poste une carte postale... avant de retrouver mon compagnon de route dans une boulangerie, vers 6h30 du matin. Le patron à ouvert en avance, je fais le plein de croissants et autres viennoiserie, le plein d'H20 dans la foulée, et en route! Je suis à nouveau seul, j'ai préféré laisser filer les autres et tailler une bavette avec le boulanger. Je cultive le moment social, le plaisir d'échanger avec ce brave type qui, avec la chaleur de son échoppe et de son accueil, vous réconcilie avec la nature humaine. Je fais tamponer ma carte. Pour la figure de style, j'aurai ainsi tous les tampons en arrivant, la carte postale sera superflue.

Retour au bercail

Sur ces entrefaits, je file direct à la maison, enfin, je veux dire, je rentre à Laval. C'est un peu long, mais je profite d'un petit répit niveau météo, ce serait presque agréable de rouler, d'autant que sur la fin le vent est vaguement favorable, c'est assez sympa.

Je plie le machin en un peu moins de 20h, je suis là avant midi, à l'heure pour l'apéro, l'honneur est sauf. Parmi les points positifs : ma selle, toujours aussi top, pas une douleur au postérieur, rien, nada, malgré la flotte. Pour les trucs à améliorer : bon, l'entraînement maison-boulot (AKA "vélotaf'") c'est bien mais ça a ses limites, je n'ai vraiment pas grand chose dans les jambes, côté puissance, on repassera. Et aussi : p*tains de lampes de m*rde, vivement bientôt que je sois correctement équipé.

Ah, et au fait, le balto de Laval? Oui, vous savez, le repère des Mouette et Charbons... J'avoue que je ne l'ai pas trouvé. J'ai pas cherché longtemps non plus. Mais ça a l'air très joli, Laval.

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Mis à jour le dimanche 11 mai 2014.